lundi 14 mai 2012

De Souilly à Reims, en passant par Verdun : la saga familiale des facteurs et luthiers : Desrousseaux, Miraucourt, Conscience, Godet.

Tête d'un quinton, marque et signature de Nicolas DESROUSSEAUX.
Nous avons déjà traité dans ce blog, l'histoire de Nicolas DESROUSSEAUX (1716-1783), luthier à Verdun, qui avait épousé en 1744 Jeanne MIRAUCOURT (1721-1792), la fille d'un luthier qui exerça à Verdun Joseph MIRAUCOURT.
Vous pouvez relire cet article consacré à Nicolas DESROUSSEAUX : http://facteursetmarchandsdemusique.blogspot.fr/2011_04_01_archive.html

Depuis la rédaction de cet article, nous avons été contacté par Luc SECOUARD descendant de ce luthier, qui nous a apporté de nombreux renseignements sur ses ancêtres. Qu'il en soit remercié.
De plus Denis WATEL a fait paraître dans le Larigot N°47 de mars 2011, un article trés intéréssant :
"Tourneurs et facteurs d'instruments à vent : les GAMBETTE à Verdun au 18° siècle", dans lequel il mentionne les familles de luthiers et de facteurs de Verdun.
Mais revenons à nos luthiers.
Joseph MIRAUCOURT est né à Souilly dans la Meuse, le 18 mai 1694 ; son père était maréchal ferrant.
Il épouse le 12 février 1720 à Souilly, Jeanne Henriette GROSJEAN (1697-1743) dont il aura sept enfants dont Joseph MIRAUCOURT né en 1729 qui sera luthier et Jeanne MIRAUCOURT (1721-1792) qui épousera en 1747 Nicolas DESROUSSEAUX. Marie Anne MIRAUCOURT née le 15 novembre 1739 avait pour parrain Pierre CONSCIENCE tourneur à Verdun.

Marque de Joseph MIRAUCOURT père.

Signature de Joseph MIRAUCOURT père
Il arrive à Verdun vers 1734, il se déclare luthier en 1739 à la naissance de sa fille Marie Anne. Il se remarie à Jametz dans la Meuse le 22 septembre 1750 avec Anne TRIBOULT. Au cours de son remariage il se déclare luthier, un des témoins est Joseph Miraucourt « luthier, fils du marié, bourgeois de Verdun ». Il laisse à son gendre Nicolas Desrousseaux, aussi témoin à son mariage et à son fils Joseph Miraucourt, son atelier de Verdun et s’installe à Jametz.


Joseph MIRAUCOURT père aura trois enfants avec sa seconde épouse et sur les actes de leurs naissances et de décès Joseph Miraucourt se déclare « faiseur d’instruments » et même « ménétrier ».
La dernière trace que nous avons trouvée date du 25 avril 1757 à Jametz, date du mariage de son beau-frère Noël TRIBOULT (27ans) luthier à Jametz (la profession de ménétrier est barrée), Joseph Miraucourt se déclare luthier.
Signature de Joseph Miraucourt Fils. 
Nous n'avons pas trouvé la date et le lieu de son décès.
La famille CONSCIENCE est elle aussi originaire de Souilly dans la Meuse, et il devait exister des liens avec la famille MIRAUCOURT.
Jean François CONSCIENCE est né le 18 février 1764 à Verdun (Paroisse Saint Pierre l’Angelé). Il appartenait à une famille de Maîtres tourneurs de Verdun, son père Pierre CONSCIENCE (1728-1799), son grand père Jacques CONSCIENCE, son oncle Jean Hubert CONSCIENCE (1733-1800), son grand-oncle Charles CONSCIENCE, étaient Maîtres tourneurs à Verdun.

Marque d'une clarinette à 5 clés de Jean François CONSCIENCE. Collection William ROUSSELET.
Pierre Conscience avait épousé vers 1750 Jeanne ROBERT (mère de Jean François) et avait au moins quatre enfants : Jacques CONSCIENCE né en 1753, Jean François CONSCIENCE né en 1764, Jeanne CONSCIENCE née en 1770, Catherine CONSCIENCE née en 1774.  Il est décédé à l’hospice de Verdun, à 71 ans, le 22 décembre 1799.

Signature de Jean François CONSCIENCE (1764-1829)
Son fils Jean François CONSCIENCE est arrivé vers 1800 à Chalons sur Marne où il était installé en 1804 comme facteur d’instruments à vent.
Il avait épousé Rose Elisabeth GAROLLE, née en 1766 à Baudement dans la Marne. Ils ont eu plusieurs enfants : Jeanne Désirée CONSCIENCE (1804- ?), qui épousera en 1837 Nicolas Louis CHERON, veuf de Paris, Augustine Souvine CONSCIENCE (1806-1904).

Clarinette en Si B à 5 clés de Jean François CONSCIENCE. Collection William Rousselet.
Lors de la naissance de sa seconde fille en 1806, J.F. CONSCIENCE se déclare Luthier et professeur à l’école des Arts et Métiers. Les témoins à cette naissance sont tous les deux compagnons tourneurs : Jean François GUYOT (21 ans) et Théodore GODET (22 ans), « cousin de l’enfant ». qui sera facteur d’instruments à vent et marchand tabletier à Reims.
Cette deuxième fille, Augustine Souvine CONSCIENCE épousera en 1828 son cousin germain Jean François TOURNAFOTTE, fils de la sœur de Jean François CONSCIENCE, Catherine CONSCIENCE  et de François Claude TOURNAFOTTE, militaire à la retraite.
A cette date Jean François CONSCIENCE se déclare marchand tabletier. Théodore GODET est de nouveau témoin et se déclare marchand tabletier à Reims.
Jean François CONSCIENCE est décédé à Chalons le 17 septembre 1829 à 65 ans rue Croix des Teinturiers.
Théodore GODET est né le 22 janvier 1784 à Baudément dans la Marne. Son père Pantaléon GODET était voiturier. Cousin de Rose GAROLLE, l’épouse de Jean François CONSCIENCE (1764-1829)  il est témoin en 1806 à la naissance d’Augustine CONSCIENCE, leur deuxième fille. Il se déclare alors compagnon tourneur et devait travailler avec son cousin
Il est également témoin au mariage d’Augustine CONSCIENCE avec Jean François TOURNAFOTTE en 1828, et est présenté comme « Beau cousin germain de l’épouse ». Il est à cette date Marchand Tabletier à Reims.
Marque de Théodore GODET. Flûte 5 clés argent collection RP.
Il avait épousé avant 1819, Marie Elisabeth PION. Ils ont eu une fille Désirée Virginie GODET né en 1819 et décédée à l’âge de 2 ans en 1821.
En 1819 à la naissance de sa fille il se déclare tabletier et habite au N° 3 pavé d’Andouilles à Reims. En 1821, il se déclare tourneur et habite N° 5 du Cadran Saint Pierre à Reims. Ils n’auront pas d’autre enfant.
Signature de Théodore GODET.

Détails flûte 5 clés.
On les retrouve en 1836 où ils habitent le premier canton de Reims, tabletier il travaille avec un « garçon tabletier » Isidore Feron. Puis en 1841 au n° 12 rue des Cadrans Saint Pierre.
Il décède à 68 ans le 16 novembre 1852 au n° 2 rue Saint Etienne.


Flûte 5 clés de Théodore GODET.