Nous évoquons assez régulièrement sur ce blog : " ce dictionnaire évolutif " que nous réalisons depuis bientôt 5 ans sur les facteurs, luthiers et marchands d'instruments de musique de l'est de la France. Il est temps de faire un point sur ce travail.
Un certain nombre d'entre vous connaisse le projet, d'autres pas du tout.
Nouveau : Notre dictionnaire est publié, cliquez sur ce lien si vous souhaitez le consulter.
Quel est le but de ce document ?Je suis collectionneur d'instruments de musique à vent, principalement flûtes et clarinettes....et maintenant plutôt centrer sur "l'est de la France " et j'étais plutôt "surpris" de voir le peux de documents et de renseignements sur les facteurs d'instruments à vent, et sur ces quelques documents de constater que les auteurs étaient pour la plupart étrangers.
La référence dans ce domaine est le fameux Langwill.....mais on ne peut pas dire, même s'il est d'une grande utilité, qu'il donne beaucoup de renseignement sur les facteurs de province : "...milieu XIX iéme siècle....on le trouve dans les listing.....etc..."
Donc pour faire court....la retraite permettant de ....et après être passé par la case généalogie des sixties (l'âge pas l'année), je me suis aperçu que les archives "croulaient " d' informations, de plus en plus facile d'accès grâce à leur numérisation. Donc en avant.
Publication or not publication ?
Le sujet intéresse " 15 personnes ".....Le papier ? trop compliqué et trop cher ....
Nous utilisons un CD, Word, avec de nombreux avantages ( coût, couleurs, liens hypertextes....) et quelques inconvénients (il faut être patient pour tourner les pages....) pour mettre ce travail à disposition.
Grand est de la France.
" Dictionnaire évolutif " ?
L'inconvénient de ce type de travail, est qu'il n'est jamais terminé...L'idéal serait de faire comme les universitaires d'attendre d'avoir atteint la perfection pour le sortir....
Pour ma part je préfère le sortir au fur et à mesure de son avancement...comme une base de données qui évolue, avec ses erreurs, fautes d'orthographes et son manque de rigueur.
Nous l'avons "sortie " pour la première fois en 2007 et envoyé à une cinquantaine de personnes.
Nous souhaiterions mettre à disposition, la version actuelle, pour le printemps 2011. Il me faut régler quelques petits détails de fonctionnement.
Son contenu.
Plus de 800 facteurs, d'instruments à vent, pianos, d'orgues, luthiers d'instruments à cordes (sauf ceux de Mirecourt, très bien documentés dans de nombreux ouvrages), marchands d'instruments, de musique etc...principalement des grandes villes : Nancy, Metz, Strasbourg, Colmar, Dijon, Besançon, Reims......et des plus petites.
La présentation vous rappellera ce blog : * Résumé de l'histoire du facteur.... des facteurs....de la maison... * Quelques adresses en fonction des dates. * Les instruments avec photos si possible.
Comment se présentera ce document ?
1. Une partie papier : Mode d'emploi, liste des Facteurs.....
2. Un CD (ou deux) : avec la liste des facteurs, villes, provinces...avec liens hypertextes, pour accéder, au listing des villes par province, listing des facteurs par ville, aux pages "word-facteur".
3. Bibliographie.
4. Annexe : avec par exemple "un gros document sur les mémoires de Jean Daniel Holtzapffel.
En complément, comme nous recueillons de nombreux renseignements généalogiques, nous constituons avec Hérédis 10, une base disponible par exemple pour l'Alsace, sur généanet :
http://gw5.geneanet.org/index.php3?b=rp121&lang=fr
Ou sur Planéte Hérédis :
Alors, si vous êtes intéressé par ce document, comment l'obtenir ?
Plusieurs façons. (mais pas avant le 1 mars 2011)
1- Nous nous connaissons (ou pas) et vous m'aidez ou m'avez aider à améliorer ce document (photos, instruments, généalogie, infos etc....)....je vous envoie le doc " gracieusement ", vous n'avez qu'a me communiquer vos coordonnées par mail.
2-Sinon, de la même façon, avec une participation aux frais de 10 euros. Nous verrons plus tard pour l'étranger, mais si vous avez une solution pratique, elle sera la bien venue.
Un dernier point qu' il me reste à régler, c'est d'obtenir l'accord de " publication " des images utilisées. Si vous m'avez transmis des documents merci de me transmettre votre accord ou votre refus par mail.
De toute façon chaque image est référencée très précisément.
Voilà si vous avez des questions, remarques, critiques....n'hésitez pas. mon mail est dans la colonne à droite.
Site destiné à améliorer la connaissance des luthiers, facteurs d'instruments à vents, pianos, orgues,marchands de musique de l'est de la France, Nancy, Metz, Dijon, Besançon, Strasbourg, Reims, Verdun. Site intended to improve the knowledge of the stringed-instrument makers, the wind instruments makers, pianos, organs, music goods sellers from the east of France, Nancy, Metz, Dijon, Besançon, Strasbourg, Reims, Verdun.
vendredi 15 octobre 2010
samedi 25 septembre 2010
Les frères EDELMANN, musicien et facteur de pianos de Strasbourg, guillotinés en 1794.
Geoffroy Louis (Gottfried Ludwig) EDELMANN est né et a été baptisé le 24 janvier 1753 à Saint Thomas à Strasbourg. Il est le fils de Caspar Samuel EDELMANN, menuisier et de Marie Salomé STORR. Son frère Jean Frédéric EDELMANNN né le 6 mai 1749 à Strasbourg, musicien compositeur et claveciniste est plus connu.
Commençons par l'aîné de la famille : Jean Frédéric (Johann Friedrich) EDELMANN. Il suit sa scolarité au lycée de Strasbourg, avec son ami et protecteur Philippe Frédéric de DIETRICH, futur maire de Strasbourg. Ils étudient ensemble le droit à l'Université de Strasbourg. Il gagne Paris vers 1774, où il se fait connaître comme compositeur, claveciniste et professeur de musique. Il habite rue de la Feuillade puis déménage au 27 rue du Temple. Ses compositions plaisent et sa célébrité dépasse les frontières. Ainsi en 1777, MOZART écrit : "J'ai joué des fantaisies et de jolies pièces d'un certain EDELMANN". Vers 1778, la vie musicale d'EDELMANN connaît un tournant. Le célèbre musicien GLÜCK, devant quitter Paris pour Vienne lui confie son élève Etienne MEHUL. Il lui enseignera la maîtrise du clavecin et la composition. Un autre élève de J.F EDELMANN, Louis ADAM, deviendra un professeur réputé au conservatoire National de Paris. Il compose entre 1775 et 1786, 6 sonates pour clavier, 4 opéras, des symphonies et des concertos pour pianoforte et cordes.
Un exemple de la musique de J.F. EDELMANN ci dessous sur You tube.
Il retourne à Strasbourg en 1789, où il devient administrateur du Bas Rhin, alors que P.F. DIETRICH est élu maire de Strasbourg en 1790. A la demande du maire J. F. EDELMANN compose un hymne pour la fête de la Fédération en 1790 qui fut à Strasbourg un succés populaire.
Mais revenons au frère, organiste et facteur de pianoforte, Geoffroy Louis Edelmann. Il avait épousé le 2 février 1778 à Strasbourg Marie Elisabeth WEILER (1759-1838), fille d'un marchand boucher de Strasbourg, Abraham WEILER. Visiblement le couple ne s'entendait pas puisqu'ils vivaient séparés dés 1783. D'ailleurs G.L. EDELMANN avait eu une fille , Sophie EDELMANN née le 19 avril 1791 à Strasbourg dont la mère était Marie Anne HELLFRICH, une jeune allemande, dont il eu un deuxième enfant, Jonathan EDELMANN né le 6 octobre 1793 à Strasbourg.Quelques mois auparavant, le 17 mars 1793, Marie Elisabeth WEILER et Geoffroy Louis EDELMANN divorcent à la demande de l'épouse. Il semble que G.L. EDELMANN n'a pas épousé Marie Anne HELLFRICH, puisqu'au décès de Marie Elisabeth WEILER à 79 ans, le 4 novembre 1838, remariée à Joseph MILTENBERGER, elle est déclarée "Veuve EDELMANN" et cela malgré le divorce.(2)
DIETRICH et EDELMANN, ainsi que son frère Louis sont membres des amis de la constitution. Les frères EDELMANN adhéraient complètement aux idées révolutionnaires de liberté et égalité.
C'est dans le salon de DIETRICH au printemps 1792, qu'est créé le "Chant de guerre pour l'armée du Rhin" (Dédié au maréchal LUCKNER) par ROUGET de LISLE et qui deviendra la Marseillaise. On ne connaît pas l'auteur de la musique, mais J.F. EDELMANN pourrait en être l'auteur. (1)
dans le salon de Dietrich, accompagné par
Madame Dietrich. (Tableau de Pils de 1849)
Quant à J.F. EDELMANN il avait épousé, à 44 ans, le 18 juin 1793 à Strasbourg, Claudine Marcelline CAIRE, 27 ans fille de Marcellin CAIRE, négociant à Strasbourg. Les frères Edelmann avaient une soeur, Marguerite Salomé EDELMANN, née vers 1748 et qui avait épousé Joseph SCHUMANN. Elle avait publiée en 1787 une sonate pour clavecin. Après l'arrestation du Roi à Varennes le 21 juin 1791, les EDELMANN sont partisans de la république (Jacobins), tandis que DIETRICH est favorable à une monarchie constitutionnelle (Feuillant). Le 22 septembre 1792, la royauté est aboli et la république est proclamée. DIETRICH opposé à la république est arrêté, jugé, et acquitté à Besançon, mais conduit à Paris, il est exécuté le 27 décembre 1793.
Portrait de Dietrich.
Les deux frères sont guillotinés à la barrière du Trône le 17 juillet 1794, 7 mois après DIETRICH et 8 jours avant la chute de ROBESPIERRE. Dans le même convoi de condamnés, il y avait les 16 carmélites de Compiégne, tous inhumés dans les fosses communes du cimetière de Picpus.
J.F. EDELMANN a eu deux fils : Marcellin EDELMANN né le 22 mars 1794 à Strasbourg et Jean Frédéric EDELMANN né le 17 février 1795 à Strasbourg, sept mois après la mort de son père. J.F. EDELMANN fils, après avoir obtenu son prix du Conservatoire de Paris, s'expatria à Cuba où il fut un pianiste célèbre. Il y créa une maison d'édition.
(1) Sylvie Pécot-Douatte : "A la recherche d'Edelmann, le musicien guillotiné", Ed. L'Harmattan, collection Univers musical, 2003.
(2) Jean Claude Battault. "Les facteurs de pianoforte des provinces de France, 1760 - 1820." Musique/Images/Instruments. N°11.
Archives départementales du Bas Rhin. Strasbourg.
http://etat-civil.bas-rhin.fr/adeloch/index.php
Libellés :
Edelmann,
Facteurs,
orgues,
pianos,
Strasbourg
lundi 13 septembre 2010
Jean Finck (1783 - 1858) facteur d'instruments de musique en cuivre à Strasbourg.
Tout d'abord nous voudrions remercier chaleureusement, Jean Finck de Strasbourg, descendant direct de notre facteur, qui nous a aimablement transmis ces portraits et une grande partie de la généalogie de la famille Finck.
Jean Finck (1783 - 1858)
Jean FINCK est né le 14 février 1783 à Strasbourg. Il est le fils de Jean Théodore FINCK (1753-1823) marchand de bas et bonnetier et de Marie Madeleine KOCH (1752-1805). Son grand père paternel Johan Jacob FINCK (1721-1764) était originaire de Lahr dans l'état de Bade. Ses parents divorcent le 31 janvier1793.
Marie Madeleine BÜHNER (1791-1843)
Il épouse le 28 mai 1808 à Strasbourg, Marie Madeleine BÜHNER, née le 9 mai 1791 à Strasbourg, fille du célèbre Gabriel Sébastien BÜHNER (1756-1816) facteur d'instruments de la Maison "BÜHNER et KELLER" et de Marie Madeleine KELLER (1768-1834). A son mariage il se déclare "Tourneur" et Jean KELLER IV, facteur d'instruments est témoin. Ils auront 9 enfants, dont trois décéderont en bas âge. Parmi les six restant, tous nés à Strasbourg cinq garçons dont quatre seront facteurs d'instruments. La plupart de ses enfants sont nés N° 80 Grand'Rue. Le premier fils, facteur d'instruments est Jean FINCK fils né le 13 mai 1809. Il épouse le 10 avril 1830 à Strasbourg Caroline Frédérique LIPP (1799-1858). Ils auront six enfants.
Le second Charles FINCK est né le 17 juillet 1818 et épouse le 29 mai 1855 à Strasbourg sa nièce Caroline Frédérique FINCK, née le 17 octobre 1728 à Strasbourg, fille de son frère Jean FINCK fils. Frédéric FINCK né le 22 février 1821, troisième fils de Jean FINCK sera lui aussi facteur d'instruments. Il épouse le 22 juin 1854 à Strasbourg Salomé MÜLLER (1826- ?) et auront sept enfants. Il abandonnera la facture instrumentale en 1858, pour rentrer au "chemin de fer". Auguste FINCK, dernier fils facteur d'instruments est né le 4 août 1823. Il épousera Louise BAUMHAUER (1824 - 1902). Ils auront trois enfants dont Louise FINCK (1849 - 1933), qui cédera l'atelier FINCK pour ouvrir une blanchisserie.Jean FINCK père se déclare "Tourneur" de 1807 à 1817, date à partir de laquelle il se déclare facteur d'instruments de musique. Le 23 juillet 1834, son beau frère Jean BÜHNER (1797-1844) vend sa part de la maison du 69 rue du Vieux Marché aux Vins (siége de la Maison BÜHNER et KELLER) à sa soeur Marie Madeleine BÜHNER épouse de Jean FINCK père.
Cornet à trois palettes et sept tons. (Collection R. CHARBIT)
On peut supposer que Jean KELLER IV, oncle et associé de Jean BÜHNER dans la Maison BÜHNER et KELLER étant décédé le 18 juin 1833, c'est Jean FINCK père qui c'est associé avec son beau frère Jean BÜHNER. D'ailleurs à la mort de Jean BÜHNER, le 12 mai 1844, c'est Charles FINCK qui prit la succession de la Maison BÜHNER et KELLER au N° 66 rue du Vieux Marché aux Vins. En 1844 jean FINCK père participe à l'exposition de Paris et présente plusieurs instruments. C'est sans doute à cette occasion qu'il assiste à une répétition chez Adolphe SAX : ".....J'ai pris la liberté d'assister à la répétition qui a eu lieu chez vous samedi dernier, où j'ai entendu une grande partie de vos instruments....." C'est à la suite de cette audition qu'il écrit le 14 octobre 1844 à A. SAX une lettre enthousiaste et qu'il obtiendra une licence pour la commercialisation de ses instruments. " Je m'empresse de vous exprimer mes sincères félicitations pour les perfectionnements et inventions que vous avez réalisés dans la construction de ces instruments...." "Je déclare, Monsieur que je pense ce que j'avance et la preuve, c'est que vous pouvez faire de la présente ce que bon vous semble."
Clavicor à 3 palettes. (Collection René PIERRE)
1858 est une année terrible pour la famille FINCK. C'est tout d'abord Auguste FINCK, facteur d'instruments qui décède de "Phtisie" à 34 ans le 12 février. Puis l'épouse de Jean FINCK fils, Caroline LIPP qui décède à 58 ans d'épilepsie le 6 mars. Et enfin le décès du fondateur, Jean FINCK père à 78 ans, le 19 mai, d'un cancer de la vessie. Frédéric Finck perd sa petite fille Eugénie de 4 mois le 4 août et quitte la facture instrumentale pour rentrer au chemin de fer comme chauffeur.
lundi 2 août 2010
George Frédéric HARTLAUB (1764-1823) facteur strasbourgeois d'instruments à vent.
Grande nouvelle de l'été, les Archives Départementales du Bas Rhin sont en lignes.....donc nous allons pouvoir mieux connaître l'histoire de tous ces facteurs d'instruments de musique strasbourgeois que nous connaissons à travers quelques instruments cités dans le Langwill.Nous commençons par George Frédéric HARTLAUB dont nous connaissons 3 instruments :
° Un flageolet sans clé du musée d'Edimbourg.
° Une clarinette de la collection Masel.
° Et ce piccolo en Ré # (D.I.S) à une clé de notre collection.
Il épouse le 16 décembre 1798 à Darmstadt Sophie FRITSCH (18 ans), dont il divorcera le 6 novembre 1806 à Strasbourg. A cette époque il était tourneur et habitait au N°73 Marché aux Poissons. L'année suivante (1807) il épouse le 30 septembre à Strasbourg Anne Catherine KERN (38 ans), veuve de Gédéon FAYARD, brigadier de la premiére division d'équipage.
En 1812 il est cité dans l'almanach de Strasbourg: " F. Hartlaub, marchand et facteur d'instruments de musique, Marché aux Poissons".
G.F. HARTLAUB est décédé (59 ans) le 18 juin 1823 au 45 place d'Armes à Strasbourg ; cette adresse n'était pas celle de son domicile et pourrait correspondre à celle de Joseph DOBNER ou celle de Jean BÜHNER, démontrant une certaine collaboration entre ces différents facteurs (A vérifier).
° Un flageolet sans clé du musée d'Edimbourg.
° Une clarinette de la collection Masel.
° Et ce piccolo en Ré # (D.I.S) à une clé de notre collection.
Si vous en connaissez d'autres, merci de nous les signaler.
George Frédéric HARTLAUB est né le 24 avril 1764 à Bouxwiller (Bas-Rhin). Son père George Frédéric HARTLAUB était lui aussi tourneur et sa mère était Madeleine Schneider.Il épouse le 16 décembre 1798 à Darmstadt Sophie FRITSCH (18 ans), dont il divorcera le 6 novembre 1806 à Strasbourg. A cette époque il était tourneur et habitait au N°73 Marché aux Poissons. L'année suivante (1807) il épouse le 30 septembre à Strasbourg Anne Catherine KERN (38 ans), veuve de Gédéon FAYARD, brigadier de la premiére division d'équipage.
En 1812 il est cité dans l'almanach de Strasbourg: " F. Hartlaub, marchand et facteur d'instruments de musique, Marché aux Poissons".
G.F. HARTLAUB est décédé (59 ans) le 18 juin 1823 au 45 place d'Armes à Strasbourg ; cette adresse n'était pas celle de son domicile et pourrait correspondre à celle de Joseph DOBNER ou celle de Jean BÜHNER, démontrant une certaine collaboration entre ces différents facteurs (A vérifier).
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mardi 4 mai 2010
Armand Hyacinthe FERRY (1806-1870) fabricant et marchand d'instruments de musique à Mirecourt.
Nous allons évoquer dans les prochains articles les facteurs et fabricants d'instruments de musique à vent de Mirecourt qui ont essayé de s'implanter dans la "cité du quatuor".
Armand FERRY a été à l'initiative de cette aventure en faisant venir la famille LEROUX de La Couture Boussey et en engageant Georges Félix REMY.
Armand Hyacinthe FERRY est né à Mirecourt le 25 juin 1806. Son père Jean Nicolas FERRY était avoué au tribunal de Mirecourt et sa mère Anne Catherine JOLY était la fille d'un huissier du tribunal de Mirecourt.
Il avait deux frères, Jean Joseph FERRY né le 28 octobre 1804 à Mirecourt, avec qui il habitait en 1846, celui ci étant sans profession, et François Auguste FERRY, né le 15 août 1807 à Mirecourt qui sera avoué au tribunal de Mirecourt.
On ignore auprès de qui sa formation s'effectue, mais il s'installe vite à son compte, et a un nombre important d'ouvriers vers 1825 (de 15 à 18). Ambitieux, il va créer une entreprise où tous les instruments fabriqués à Mirecourt se rencontrent. Aux instruments à cordes, il innove en ajoutant des vents. Pour ce faire, il fait venir en 1835 la famille LEROUX de la Couture Boussey. Ceux ci resteront à Mirecourt jusqu' à 1846 et s'allieront avec des familles de luthiers.
http://facteursetmarchandsdemusique.blogspot.com/2010_02_01_archive.html
En 1839 il se présente à l'exposition de Paris, voilà ce que l'on trouve dans l' annuaire des Vosges de 1840 : " M. Ferry, fabricant de Mirecourt. Une grande flûte à une clé, une grande flûte à 5 clés, une grande flûte à patte d'Ut, une petite clarinette à 13 clés, une guitare. Bien exécutés, ces instruments étaient également remarquables par la modicité de leur prix. La flûte à une clé ne se vendait que 2 frs, celle à 5 clés 36 frs, la troisième et la clarinette 50 frs chacune.
M. Ferry emploie dans ses ateliers 22 ouvriers, tant à la fabrication de ses instruments qu'à celle des clés et garnitures. C'est en réunissant sous sa direction ces deux genres de travail, pour lesquels il se sert d'outils et de machines inventés par lui, qu'il lui est permis de perfectionner ses produits et de les livrer à bas prix. Ses ouvriers gagnent par jour d'un franc cinquante à trois francs ; les bois qu'il emploie sont le buis, l'ébène et la grenadille, et les métaux, l'argent, le melchior et le cuivre.
M. Ferry fabrique par an 3000 flûtes, 500 clarinettes et 800 guitares. Il a obtenu un brevet d'invention et de perfectionnement pour les ornements en écaille de ses guitares".
Ci dessus : étiquette d'une guitare d'A. FERRY.
(document communiqué par Françoise Sinier de Ridder).
http://www.sinier-de-ridder.com/
Au départ des Leroux, il engage Georges Félix REMY pour continuer la fabrication des instruments à vent. En 1855 ce dernier commence la fabrication de pianos, pendant qu'A. FERRY monte une succursale à Paris et une autre à Londres.
En 1858 il obtient un brevet pour l'invention du Ferryphone (trompette) ; FERRY et REMY deviennent associés. REMY rachète l'affaire en 1863. A cette époque il y a 60 ouvriers.
http://facteursetmarchandsdemusique.blogspot.com/2010_04_01_archive.html
FERRY reste très lié commercialement à REMY car il garde une option sur les produits fabriqués qu'il achète à un tarif préférentiel et qu'il écoule sur Paris et sur Londres.
L'association sera terminée vers 1869 et définitivement à la mort de Armand FERRY (63 ans), le 2 avril 1870 à Paris , où il habitait avec son épouse Marie RICHARME au 39 rue de Meslay.
Armand FERRY a été à l'initiative de cette aventure en faisant venir la famille LEROUX de La Couture Boussey et en engageant Georges Félix REMY.
Armand Hyacinthe FERRY est né à Mirecourt le 25 juin 1806. Son père Jean Nicolas FERRY était avoué au tribunal de Mirecourt et sa mère Anne Catherine JOLY était la fille d'un huissier du tribunal de Mirecourt.
Il avait deux frères, Jean Joseph FERRY né le 28 octobre 1804 à Mirecourt, avec qui il habitait en 1846, celui ci étant sans profession, et François Auguste FERRY, né le 15 août 1807 à Mirecourt qui sera avoué au tribunal de Mirecourt.
On ignore auprès de qui sa formation s'effectue, mais il s'installe vite à son compte, et a un nombre important d'ouvriers vers 1825 (de 15 à 18). Ambitieux, il va créer une entreprise où tous les instruments fabriqués à Mirecourt se rencontrent. Aux instruments à cordes, il innove en ajoutant des vents. Pour ce faire, il fait venir en 1835 la famille LEROUX de la Couture Boussey. Ceux ci resteront à Mirecourt jusqu' à 1846 et s'allieront avec des familles de luthiers.
http://facteursetmarchandsdemusique.blogspot.com/2010_02_01_archive.html
En 1839 il se présente à l'exposition de Paris, voilà ce que l'on trouve dans l' annuaire des Vosges de 1840 : " M. Ferry, fabricant de Mirecourt. Une grande flûte à une clé, une grande flûte à 5 clés, une grande flûte à patte d'Ut, une petite clarinette à 13 clés, une guitare. Bien exécutés, ces instruments étaient également remarquables par la modicité de leur prix. La flûte à une clé ne se vendait que 2 frs, celle à 5 clés 36 frs, la troisième et la clarinette 50 frs chacune.
M. Ferry emploie dans ses ateliers 22 ouvriers, tant à la fabrication de ses instruments qu'à celle des clés et garnitures. C'est en réunissant sous sa direction ces deux genres de travail, pour lesquels il se sert d'outils et de machines inventés par lui, qu'il lui est permis de perfectionner ses produits et de les livrer à bas prix. Ses ouvriers gagnent par jour d'un franc cinquante à trois francs ; les bois qu'il emploie sont le buis, l'ébène et la grenadille, et les métaux, l'argent, le melchior et le cuivre.
M. Ferry fabrique par an 3000 flûtes, 500 clarinettes et 800 guitares. Il a obtenu un brevet d'invention et de perfectionnement pour les ornements en écaille de ses guitares".
Ci dessus : étiquette d'une guitare d'A. FERRY.
(document communiqué par Françoise Sinier de Ridder).
http://www.sinier-de-ridder.com/
Au départ des Leroux, il engage Georges Félix REMY pour continuer la fabrication des instruments à vent. En 1855 ce dernier commence la fabrication de pianos, pendant qu'A. FERRY monte une succursale à Paris et une autre à Londres.
En 1858 il obtient un brevet pour l'invention du Ferryphone (trompette) ; FERRY et REMY deviennent associés. REMY rachète l'affaire en 1863. A cette époque il y a 60 ouvriers.
http://facteursetmarchandsdemusique.blogspot.com/2010_04_01_archive.html
FERRY reste très lié commercialement à REMY car il garde une option sur les produits fabriqués qu'il achète à un tarif préférentiel et qu'il écoule sur Paris et sur Londres.
L'association sera terminée vers 1869 et définitivement à la mort de Armand FERRY (63 ans), le 2 avril 1870 à Paris , où il habitait avec son épouse Marie RICHARME au 39 rue de Meslay.
mercredi 14 avril 2010
Georges Félix REMY fabricant d'instruments de musique à vent à Mirecourt.
Nous continuons dans la saga des facteurs d'instruments de musique à vent, à Mirecourt capital des instruments à cordes.
Georges Félix REMY est né le 13 juin 1818 à Vicherey dans les Vosges ; sont père Michel REMY (1785-1848) était charpentier. Il épouse le 21 août 1843 à Mirecourt Marguerite Odile GENIN (1819-1852) fille de Gabriel GENIN luthier à Mirecourt. A ce mariage, un de ses témoins est Armand Hyacinthe FERRY (37 ans) négociant. A cette date (1843) G.F. REMY devait déjà travailler pour A.H FERRY, et c'est sans doute lui qui remplaça les LEROUX, lorsque ceux ci quittèrent Mirecourt vers 1846.
Au recensement de 1846 pour Mirecourt on trouve : "George Félix REMY (28 ans) fabricant d'instruments de musique à vent, rue des Vosges " et plus aucune trace des LEROUX.
Ses instruments sont signés " Remy - Génin à Paris" sans doute pour faire la différence avec les luthiers du nom de Rémy. Il avait un frère Nestor REMY né à Vicherey le 13 janvier 1823, lui aussi " fabricant d'instruments de musique à vent " et qui travaillait avec lui. Ce dernier avait épousé Thérése GAILLARD également issue d'une famille de luthier. Le 13 octobre 1852 à Mirecourt, Marguerite Odile GENIN épouse de G. F. REMY décède. Les deux frères REMY se déclarent " fabricants d'instruments à vent ".
George Félix REMY épouse le 28 mai 1853, en seconde noce, Cécile GEORGE né en 1820 à Mirecourt fille de Joseph Alexis GEORGE "artiste vétérinaire".
Vers 1855, les REMY commencent la fabrication de pianos, pendant que FERRY monte une succursale à Paris et une autre à Londres. FERRY et REMY deviennent associés vers 1860.
En 1863, REMY rachéte l'affaire qui fait travailler, à cette époque 60 personnes à Mirecourt. Ferry reste très lié commercialement à REMY car il garde une option sur les produits fabriqués qu' il achète à un tarif préférentiel et qu'il écoule sur Paris et Londres.
L' entreprise REMY - GEORGE (nom de sa seconde épouse) est une société familiale qui fabrique et vend tous les instruments, les cordes frottées, les cordes pincées, les instruments à vent, les pianos fabriqués sur place ; elle assure aussi la revente de produits fabriqués hors de Mirecourt et des pièces détachées. Plusieurs membres de la famille travaillent dans l'entreprise, bien sur le frère Nestor REMY, leur oncle paternel Jean Mchel REMY (1809 - ? ) tourneur et fabricant d'instrument de musique, leur neveu et fils du précédent Edmond Félix REMY (1843 - ? ) facteur de pianos.
Signature de George Félix REMY.
L a Maison REMY participe à l'Exposition Universelle de Paris en 1867. Voilà ce qu'en dit Pontécoulant.
" Ce facteur est un des habiles ouvriers que possède Mirecourt. Tout le monde, dans ce pays là est facteur ou luthier, et ils ont poussé l'art de la facture à un bien haut degré. On fait très bien à Mirecourt. On y construit même des instruments de luxe, mais cependant le genre ordinaire est ce dont on s'occupe le plus et les musiciens peuvent trouver à Mirecourt de très bon violons à un excessivement bas prix. Si la lutherie est fort avancée, il n'en est pas de même de la construction des pianos ; les instruments présentés par Mr Rémy sont de bons instruments, mais ce sont des pianos assez ordinaires comme mécanisme et sonorité".
Signature de Nestor REMY.
L'association avec A.H. FERRY se termine vers 1869 et définitivement close en 1870 par le décès de Ferry. Cette entreprise stoppa ses activités en 1873 en raison d'une faillite.
Une partie du stock est racheté par la société LABERTE HUMBERT de Mirecourt.
Georges Félix REMY est né le 13 juin 1818 à Vicherey dans les Vosges ; sont père Michel REMY (1785-1848) était charpentier. Il épouse le 21 août 1843 à Mirecourt Marguerite Odile GENIN (1819-1852) fille de Gabriel GENIN luthier à Mirecourt. A ce mariage, un de ses témoins est Armand Hyacinthe FERRY (37 ans) négociant. A cette date (1843) G.F. REMY devait déjà travailler pour A.H FERRY, et c'est sans doute lui qui remplaça les LEROUX, lorsque ceux ci quittèrent Mirecourt vers 1846.
Au recensement de 1846 pour Mirecourt on trouve : "George Félix REMY (28 ans) fabricant d'instruments de musique à vent, rue des Vosges " et plus aucune trace des LEROUX.
Ses instruments sont signés " Remy - Génin à Paris" sans doute pour faire la différence avec les luthiers du nom de Rémy. Il avait un frère Nestor REMY né à Vicherey le 13 janvier 1823, lui aussi " fabricant d'instruments de musique à vent " et qui travaillait avec lui. Ce dernier avait épousé Thérése GAILLARD également issue d'une famille de luthier. Le 13 octobre 1852 à Mirecourt, Marguerite Odile GENIN épouse de G. F. REMY décède. Les deux frères REMY se déclarent " fabricants d'instruments à vent ".
George Félix REMY épouse le 28 mai 1853, en seconde noce, Cécile GEORGE né en 1820 à Mirecourt fille de Joseph Alexis GEORGE "artiste vétérinaire".
Vers 1855, les REMY commencent la fabrication de pianos, pendant que FERRY monte une succursale à Paris et une autre à Londres. FERRY et REMY deviennent associés vers 1860.
En 1863, REMY rachéte l'affaire qui fait travailler, à cette époque 60 personnes à Mirecourt. Ferry reste très lié commercialement à REMY car il garde une option sur les produits fabriqués qu' il achète à un tarif préférentiel et qu'il écoule sur Paris et Londres.
L' entreprise REMY - GEORGE (nom de sa seconde épouse) est une société familiale qui fabrique et vend tous les instruments, les cordes frottées, les cordes pincées, les instruments à vent, les pianos fabriqués sur place ; elle assure aussi la revente de produits fabriqués hors de Mirecourt et des pièces détachées. Plusieurs membres de la famille travaillent dans l'entreprise, bien sur le frère Nestor REMY, leur oncle paternel Jean Mchel REMY (1809 - ? ) tourneur et fabricant d'instrument de musique, leur neveu et fils du précédent Edmond Félix REMY (1843 - ? ) facteur de pianos.
Signature de George Félix REMY.
L a Maison REMY participe à l'Exposition Universelle de Paris en 1867. Voilà ce qu'en dit Pontécoulant.
" Ce facteur est un des habiles ouvriers que possède Mirecourt. Tout le monde, dans ce pays là est facteur ou luthier, et ils ont poussé l'art de la facture à un bien haut degré. On fait très bien à Mirecourt. On y construit même des instruments de luxe, mais cependant le genre ordinaire est ce dont on s'occupe le plus et les musiciens peuvent trouver à Mirecourt de très bon violons à un excessivement bas prix. Si la lutherie est fort avancée, il n'en est pas de même de la construction des pianos ; les instruments présentés par Mr Rémy sont de bons instruments, mais ce sont des pianos assez ordinaires comme mécanisme et sonorité".
Signature de Nestor REMY.
L'association avec A.H. FERRY se termine vers 1869 et définitivement close en 1870 par le décès de Ferry. Cette entreprise stoppa ses activités en 1873 en raison d'une faillite.
Une partie du stock est racheté par la société LABERTE HUMBERT de Mirecourt.
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