Dans notre travail sur les facteurs d'instruments de musique de l'est de la France, une marque trouvée sur un flageolet et des parties de clarinette nous intriguait : dans un ovale en pointillés
" DANIEL/ Breveté/Mirecourt".
Grâce au travail de
Jean Jacques BONA publié sur son blog :
Luthier Vents l'énigme à été résolue.
Il s'agit de deux membres de la famille DANIEL de Mirecourt, le père
Charles Bruno DANIEL et de son fils
Edmond DANIEL.
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Signature de Charles Bruno DANIEL en 1840. |
Charles Bruno DANIEL est né le 2 octobre 1801 à Mirecourt. Son
père
Joseph
Bernard DANIEL (1772- ?) était marchand à Mirecourt. Il sera
luthier d’abord à Mirecourt, puis à Marseille. Il épouse
Marie Anne Thérèse ARGANT
en 1828 à Vézelise
(54) ; ils auront trois enfants :
Edme Bernard Auguste DANIEL (1829- ?), Marie Thérèse Ernestine DANIEL(1833- ?), tous les deux
nés à Mirecourt et Marie Louise
DANIEL (1840- ?) née à Marseille. Il s’installe à Marseille entre
1833 et 1840 comme marchand luthier. Il décède à 46 ans le 28 juin 1848 à
Marseille.
Sa veuve reprend le
magasin, aidée par son fils Edme dit Edmond
DANIEL qui n’a que 19 ans.
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Signature d'Edmond DANIEL en 1853. |
Malgré son jeune âge
Edmond DANIEL se lance en 1852, avec trois ouvriers, dans la facture d’instruments
en cuivre. « Bon musicien, possédant bien la plupart des instruments en
cuivre » il obtient un brevet d’invention de 15 ans pour « un système
de piston à spirale qui diminue la course des tiges des instruments à pistons »
le 8 décembre 1852. Le principe était simple, un système de rotation du piston,
raccourcissait sa course donc facilitait son utilisation.
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Système de piston à spirale du brevet de 1852. |
Dès avril 1853, il améliore son brevet en proposant « un
jeu de clés qui remplace les boutons ».
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Addition d'avril 1853. |
Pour la seconde addition à son brevet, en octobre 1853 il adapte
ses pistons au trombone et à l’ophicléide. Pour son troisième séjour à Paris il
réside chez
LABBAYE, célèbre famille de facteurs de cuivres parisiens, 17
rue du Caire.
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Adaptation des pistons à spirale au trombone d'octobre 1853. |
Comme tous les facteurs d’instruments en cuivre il se heurte
au monopole d’Adolphe Saxe et lui demande une licence qu’il obtient.
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Marque d'un saxhorn. |
En fait Daniel, au niveau des cuivres se
fournissait chez d’autres facteurs, comme GAUTROT puis COUESNON et recevait
les instruments soit terminés, soit en parties qu’il assemblait et finissait.
Il était également revendeurs d’autres instruments à vent (Clarinettes, flûtes
etc…). Au niveau des instruments à archets il était secondé par des luthiers comme
Paul
François BLANCHARD de Mirecourt ou Antoine Marius RICHELME de Marseille
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Marque d'une clarinette à 13 clés. |
Alors que pensez de la marque « Daniel/Breveté/Mirecourt » ?
Elle appartient bien à Edmond DANIEL, il suffit de la comparer avec celle de
Marseille, et l’utilisation de la mention brevetée nous conforte dans cette
idée. Mais pourquoi Mirecourt ? Peut-être une tentative de succursale à
Mirecourt ? Avec des instruments de Mirecourt (Rémy-Genin ?), pour le
moment nous n’en savons rien.
Il avait épousé le 22 juillet 1857 à Marseille
Claire
Adélaïde ESCOFFIER(1833- ?) dont il divorcera trente ans plus
tard en 1887 et épousera en 1890
Emilie Anne Marie CAUSSIN (1850- ?) la
fille de
François
Nicolas CAUSSIN (1819-1884), célèbre luthier de Neufchâteau dans
les Vosges.
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Cornet système compensateur de SUDRE, ajusteur breveté DANIEL.
(Collection J.M. RENARD) |
François SUDRE (1844-1912) a fait son apprentissage chez E.
Daniel à Marseille. C’est lui qui possédait et
développa le brevet d’Edmond DANIEL de 1884 : « Système
compensateur adapté aux cuivres ».
« Mr Sudre, propriétaire du brevet Daniel, l’a modifié
et en a fait la base d’un système qu’il nomme compensateur et qui lui permet
par les combinaisons d’une double perce d’obtenir le rallongement de certains
tubes des pistons d’une manière logique et sans changer le doigté ».
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Détails cornet SUDRE (Collection J.M RENARD) |
Il vivait en 1906 avec son épouse au 2 cours Belsunce à Marseille.
Merci à Jean Jacques BONA pour toutes ses recherches.
Décès de Marie Louise Thérèse Daniel:
RépondreSupprimerL'an 1844 et le 21 septembre... rue paradis n°5, âgée de quatre ans et deux mois, née à Marseille, fille de Charles Bruno Daniel, luthier...
Acte de Décès de Marie Thérèse Ernestine Daniel à Mirecourt:
RépondreSupprimerL'an 1836, le 22 novembre...le jour d'hier...est décédé en son domicile...âgée de 3 ans et 3 mois...fille de Charles Daniel, marchand d'instruments...
Acte de naissance de Marie Louise Thérèse Daniel:
Le 15 juillet 1840...domiciliés et demeurant rue Paradis n°5...témoins...Charles Benoit âgé de 36 ans, facteur d'orgues et demeurant rue Latérale du Cours n°46...
Beaucoup de Benoit sur Mirecourt!
Cordialement et meilleurs vœux 2015.