Strasbourg a été un des grands foyers de développement du pianos à la fin du XVIII° siècle.
Nous avons déjà consacré des articles à quelques membres de cette école strasbourgeoise du piano :
Geoffroy Louis EDELMANN (1753-1794) : Cliquez sur : Article sur les Frères Edelmann
Jean Chrétien LOEGEL (1753-1794) et Antoine Thiébaud SCHOTT (1798-1836) : Cliquez sur Loegel et Schott deux facteurs de pianos strasbourgeois.
Aujourd'hui nous traitons d'un nouveau facteur de pianos : Mathias (Mathieu) FROST est né à Pest en Hongrie vers 1765. Il était le fils de Simon FROST, canonnier dans les troupes impériales et de Catherine Braun. Il est arrivé à Strasbourg en 1792 et y travaille comme menuisier en 1795. Il épouse le 12 septembre 1795 à Strasbourg, Louise BLASDOERFFER, née le 25 janvier 1769. Elle est fille de Pierre Blasdoerffer, maçon et de Catherine Klein. Ils auront six enfants, 3 garçons et 3 filles dont deux mourront en bas âge. Anne Marie Louise FROST (1796-1837) tiendra un magasin de musique ; lors de sa naissance Sébastien KRAËMER, facteur d’orgues sera témoin. Jean Ignace FROST (1801-1849) sera le successeur de son père, Marie Salomé FROST, née en 1806, qui a épousée Veet PFORTNER (1805-1850), artiste, arrivé à Strasbourg en 1826, venant de Hoslau (Allemagne).
Signature de Mathias Frost. |
Titre du brevet de 1828. (Source INPI) |
Ce
piano consiste « dans l’isolement de la table d’harmonie et un nouveau
mode d’attaches des cordes ».
Shéma du piano Siréne du brevet de 1828. (INPI) |
Mathias
Frost père décède à 71 ans le 31 décembre 1836 à Strasbourg ; étaient
présent son fils Jean Ignace Frost et son gendre Victor Pförtner. C’est donc
son fils qui prend sa succession.
Signature de Jean Ignace Frost. |
On
trouve dans certain annuaire la mention : « Frost breveté pour
pianos secrétaires », en fait il s’agit sans doute de son piano Sirène,
ancêtre du piano droit. Il expose régulièrement dans les expositions. Resté
célibataire Jean Ignace Frost meurt à 44 ans le 31 mars 1846 au 24 place
Pierre le Jeune.
Signature de Vite Pfortner. |
Vite
(Victor) PFORTNER, le gendre prend la suite toujours N°4 place Saint Pierre le
Jeune. Il avait épousé Marie Salomé FROST le 24 octobre 1831 à Strasbourg. Ils
ont eu deux enfants, Paul
PFORNER (1832-1899) qui sera avocat à Strasbourg et qui à la suite de
la défaite de la France en 1870, rejoindra Besançon où il exerça son métier
d’avocat ; Alfred PFORTNER (1833-1856)
qui sera musicien et fabricant de pianos décédera à 22 ans. A
la mort de Vite Pfortner à 45 ans le 14 août 1850, son épouse aidé par son fils
continuera jusqu’à la mort d'Alfred, le 19 janvier 1856.
La
firme Frost a produit 1264 pianos en 1837, 2432 en 1847.
Pianoforte de M. FROST. (Vente paris 2013) |
Chronologie :
1796 à 1799 :
Mathias Frost, menuisier N°34 rue de l’Argile.
1801 : Mathias
Frost claveciniste N°9 rue de l’Argile.
1804 : Mathias
Frost, facteur de clavecins N°9 rue de l’Argile.
1806 : Mathias
Frost, facteur de pianoforté N°9 rue de l’Argile.
1807 : Frocht,
facteur de forte-piano, rue du Foulon à Strasbourg. (66)
1823 :
Mathias Frost facteur de pianos habitait
avec son épouse et son fils Jean Ignace Frost au N°87 Vieux Marché aux Vins (à partir de novembre).
1824 : Frost
(forté piano) N° 87 Vieux Marché aux Vins. (91)
1828 : Dépôt
d’un brevet le 13 août.
1829 : S.
Frost (associé à L. Pitois), 87 rue au Vieux Marché aux Vins à Strasbourg.
1830-1850 :
Frost, breveté pour pianos à secrétaire. (67)
1836 : Mathieu
Frost père et fils, fabricants de Forté pianos, brevetés pour la fabrication
des pianos droits, 87 Vieux Marché aux Vins à Strasbourg. (72)
1836 : Veit
Pfortner, professeur de musique, 87 Vieux Marché aux Vins, à Strasbourg. (72)
1836-1837 :
Frost, facteur d’instruments, breveté pour pianos à secrétaire à Strasbourg. (63)
1846 : J.
Frost, place Saint Pierre le Jeune, à Strasbourg. Fabrication de pianos droits,
carrés, à queue. Expédie en France et à l’étranger. (90)
1850 1851 :
Pfortner, Frost et Compagnie, fabricant de Pianos, 4 place Saint Pierre le
Jeune, à Strasbourg. (76)
1850 :
Vite Pfortner, facteur de pianos N°4 place Saint Pierre le Jeune.
1853 :
Professeur de Harpe, Madame Pfortner, 4 place Saint Pierre le Jeune, à
Strasbourg. (76)
1856 : Louis
François Pfortner, facteur de pianos 23 rue des Hallebardes.
Pianoforte FROST. (Musée des tissus de Mulhouse) |
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