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vendredi 15 janvier 2016

De passage à Strasbourg, Henri Jacob KLEPFER facteur de pianos et grand voyageur.

Jacques Henri Klepfer ou Kloepfer  n’est pas un facteur de pianos strasbourgeois, mais il est resté quelques  années à Strasbourg. Il était né à Winnenden dans le royaume de Würtemberg en Allemagne le premier février 1792. Son père Philippe Henry Kloepfer était fabricant d’étoffes en laine dans cette ville. 
Signature d'Henry Klepfer.
Il fait son apprentissage à Vienne, vit à Lyon dès 1821 et ce déclare musicien et facteur de pianos à son mariage le 9 mai 1821 avec Marie Anne Dufaut  la fille d’un officier de santé de Lyon, Jean Dufaut. Ils ont eu une fille Catherine Klepfer née le 16 février 1822 et habitaient au N°20 place Louis le Grand au deuxième étage un appartement et un espace commercial où travaillaient trois ouvriers.
Annonce parue dans « Le précurseur de Lyon » le 18 décembre 1821. (Source Lieve Verbeeck)
Il demande un brevet de 5 ans (9 décembre 1823), qu’il obtient le 31 janvier 1824 pour « un mécanisme à échappement  donnant une répétition très rapide ». (Constant Pierre)

 "Klepfer-Dufaut, de Lyon, imagina, en 1824, un nouveau mécanisme à échappement pour les pianos, à l'aide duquel  le marteau agissait avec une très-grande vitesse et n'exigeait pas un grand enfoncement de la touche; les cadences, sur cet instrument, s'exécutaient avec beaucoup de facilité."  (Organographie : La facture instrumentale depuis 1789 jusqu'en 1857 inclusivement : Pontécoulant).
Dessin du brevet de 1824.
Le 10 février 1826 il obtient un brevet de 10 ans pour un « Forte-piano de nouvelle construction » « dont les cordes sont attachées au couvercle » (C. Pierre)
Dessin du Brevet de 1826.
En juillet 1826 il quitte Lyon pour Paris.
Journal des annonces judiciaires de Lyon du 13 juillet 1826 (Source Lieve Verbeeck)
En 1827 installé à Paris, il participe à l’Exposition et reçoit une médaille de Bronze. 
Cette même année il s’associe à Henri Herz (1800-1888) grand pianiste virtuose né à Vienne et qui avait décidé de créer comme Pleyel une fabrique de pianos, malheureusement « plus occupé de sa carrière de virtuose que de celle de facteur, à laquelle il  n’était nullement initié, il dut se reposer sur son associé, de la gestion de la maison, qui fut désastreuse. Herz rompit avec Klepfer  en 1829 et refonda une autre société la même année ». (C. Pierre)
Henri Herz (1800-1888)
En 1829 on retrouve H. Klepfer installé au N°4 du boulevard Poissonnière. Puis de 1830 à 1832 au N°1 du même boulevard. 
Marque d’un piano pont du musée de la musique de La Villette.(vers 1829)
A partir de 1834, au N°1 boulevard Montmartre il est établi comme marchand de pianos ; son nom est suivi de l’initiale K, à quoi correspond cette initiale ? Nous n’en savons rien. 
Marque d'un piano vers 1834. (Source Lieve Verbeeck)
Il a dû exercer à cette adresse jusqu’à 1840 (Il n’apparait plus dans les annuaires Bottin à partir de cette date), mais il a sans doute beaucoup  voyagé dans ces années, car on le retrouve à Mulhouse  en août 1834 (source Gérard/inv. 200. « Maker s of the pianos » vol 2 Martha Novak Clinkscale). 
Piano pont de Klepfer. (Musée de La Villette à Paris)
Il arrive à Strasbourg le 25 juin 1835 et habite au 4 rue du Bouc ; il repart le 25 juin 1835 pour Stuttgart en Allemagne. (Source archives de Strasbourg). Il est témoin au second mariage d’Henri  Mathieu, facteur de pianos à Strasbourg le 13 octobre 1838. Ce facteur devait travailler pour Michel Aiple (1774-1854) fabricant de pianos à Strasbourg.
D’autre part son mariage est annulé le 2 août 1836 à Lyon : « …d’après une ordonnance du roi de Wurtemberg du 4 septembre 1808. Le mariage est nul et nul effet ». (Archives de Lyon)
Piano pont de Klepfer. (Musée de La Villette à Paris)
On perd sa trace après ce passage à Strasbourg, mais Martha Novak dans son livre « Makers of the pianos » signale un facteur de pianos qui pourrait être notre homme. 
Brevet 8002 de 1851 à Cincinnati.
 Henri Klepfer aurait émigré aux États Unis à Cincinnati où il aurait obtenu un brevet (N°8002) le 25 mars 1851 pour un système de cordes croisées.

Chronologie :

1821 : Henri Klepfer facteur de pianos, Place Louis Legrand à Lyon.
1822 à 1826 : Henri Klepfer Dufaut, facteur de pianos N°20 Place Louis le Grand.
1827 : Henri Klepfer et compagnie N° 5 rue du Faubourg Poissonnière à Paris.
1829 : Henri Klepfer, breveté 4 bd Poissonnière.
1830-1832 : Klepfer, brevet d’importation et de perfectionnement, N°1 Fg Poissonnière. B 1827.
1834 : Klepfer (K), brevet du Roi, du roi de Wurtemberg pour pianos droits et carrés, vend, loue et échange toute espèce de pianos, boul. Montmartre N°1. B 1827 pour pianos carrés.
1836-1840 : Klepfer (K.), boulev Montmartre, 1, B 1827.
1835 : Henri Klepfer, facteur de Forte Pianos, 4 rue du Bouc, à Strasbourg. (72)
1838 à 1842 : Klepfer, Forte pianos, à Strasbourg. (75)
1851 : Henri Klepfer, accordeur à Cincinnati.

Et pour les amoureux de la Bonne musique, une "petite pépite".


Pour ceux qui s'intéresse au piano rendez vous sur le formidable site de Lieve Verbeeck.


mardi 9 juin 2015

Les Cochu, facteurs d'orgues et de pianos de père en fils, à Châlons sur Marne, Paris, Troyes, Auxerre.

La dynastie des Cochu débute à Châlons sur Marne par Jacques II COCHU (1693-1765) qui sera facteur d'orgues dans cette ville.
Signature de Jacques II COCHU  à son mariage en 1738.
  Il a été très actif en Champagne au niveau de la construction d'orgues, mais l'oeuvre la plus connue est sans doute l'orgue de la cathédrale Saint Pierre et Saint Paul de Troyes.
Orgue de la cathédrale de Troyes.
En fait ce magnifique instrument a été réalisé par Jacques II COCHU pour l'abbaye cistercienne : Notre Dame de Clairvaux dans l'Aube en 1731 et 1736. Mais à la révolution l'abbaye est transformée en prison et l'orgue vendu comme bien public, heureusement racheté par les "Marguilliers" de la cathédrale en 1792 (les membres du conseil de fabrique). L'orgue sera démonté par le petit fils de Jacques II Cochu, René COCHU et placé dans la tour Saint Paul de la Cathédrale. Oublié jusqu'en 1808, il sera remonté toujours par René COCHU.

Jacques II COCHU se mariera deux fois et aura plusieurs enfants, dont avec sa première femme Marie Jeanne TARON : Jacques III COCHU né le premier septembre 1721 à Châlons sur Marne et qui sera lui aussi organiste et facteur d'orgues. Jacques II COCHU est décédé à 72 ans, le 29 mai 1765 à Châlons sur Marne.
Signature de Jacques III Cochu en 1766.
Jacques III COCHU était organiste de l'église Saint Germain à Châlons sur Marne, mais il travaillait également avec son père comme facteur d'orgue. Il avait épousé le 21 novembre 1746 à Reims Jeanne LEBEGUE (1719-c1767). Ils auront dix enfants dont René COCHU, né à Châlons le 15 août 1748, qui sera aussi facteur d'orgues. A la mort de sa première épouse il se remariera le 13 février 1767 à Châlons avec Marie Hyacinthe QUENAT dont il aura trois enfants. Jacques III COCHU est décédé le 20 février 1788 à Châlons à 66 ans.
Son fils René COCHU  a été formé par son père et son grand père. Il s'installa d'abord à Auxerre vers 1777 après avoir fait son apprentissage, son père étant resté à Châlons. Il y fut très actif, un de ses premier travail fut de reconstruire l'orgue de l'église de Saint Prix et Saint Cot à Saint Bris le Vineux en Bourgogne.
Eglise Saint Prix et Saint Cot.
En 1783 il réalisa un pianoforte dont "les jeux sont encore actionnés par genouillères". Il porte la marque de René COCHU à Auxerre.
Pianoforte de René Cochu à Auxerre fait en  1783.
(Musée Auguste Grasset de Nice)
Il épouse le 22 avril 1776 à Rozay en Brie en Seine et Marne Marie Anne Cécile PASCAL (1755-1828) dont trois frères sont organistes, Jean à Rozay en Brie, François à Joigny, Antoine à Pontigny. Ils auront au moins deux enfants.
Signature de René Cochu en 1776.
Vers 1796 il s'installe à Troyes au 7 rue du Flacon.

Le 4 rue du Flacon à Troyes.
Outre son travail sur le l'orgue de la cathédrale de Troyes, il réalise de nombreux instrument notamment en 1806 l'orgue de l'église Saint Jean au Marché.
Orgue de l'église Saint Jean au Marché  à Troyes de 1806.
Outre son travail de facteur d'orgue il réalise vers 1800 un pianoforte conservé au musée de Paris la Villette dont "la mécanique est à simple pilote, mais les jeux sont actionnés par des pédales.
Pianoforte de René Cochu à Troyes vers 1800.
Son épouse étant décédée le 27 août 1828 à Troyes, il épouse à 79 ans le 23 septembre 1828 Marguerite Marthe BIETRIX âgée de 51 ans.
Pianoforte de René COCHU à Troyes.
René COCHU est décédé le 2 avril 1829 à Troyes à l'âge de 80 ans.

Il existait un COCHU luthier et accordeur de pianos à Paris en 1799 rue des Fossés Montmartre et jusqu'en 1810 rue Vieille du Temple, Hôtel Soubise. Nous n'avons pas trouvé le lien avec nos Cochu (S'il y en a un).

Bibliographie : Jean Claude Battault : Les facteurs de pianoforte des provinces de France 1760-1820. Musique/images/instruments. N°11.






mercredi 26 septembre 2012

Actualités sur Mangeot facteurs de pianos à Nancy et sur Miraucourt à Verdun.


En décidant d'écrire un dictionnaire des facteurs de l'est de la France, et en précisant qu'il serait évolutif....Je ne pensais pas que cette évolution serait aussi importante. La somme des documents disponibles permettrait d'écrire une monographie sur chaque facteur.
Concernant par exemple nos facteurs de pianos nancéiens, les frères MANGEOT  nous avons découvert de nouveaux documents, comme cette magnifique carte de l'exposition universelle de Paris de 1878 d'Alfred MANGEOT (1831-1889).

Carte d'Alfred Mangeot pour l'exposition de 1878.
(Forum de place de l'Ours)
On se souvient que cette année 1878 avait été pour la famille Mangeot une année faste. Ils avaient remporté une médaille d'or à l'exposition de Paris, pour leur piano à double claviers.
(voir article : http://facteursetmarchandsdemusique.blogspot.fr/2011/09/le-piano-double-clavier-des-freres.html
Lucien Comettant (1852-1825)
L’année 1878 se termina en apothéose le 7 décembre, par le mariage de Jeanne Amélie Mangeot, fille aînée d’Alfred Mangeot avec Louis Comettant (25 ans) né à New York en 1853, représentant de la société Mangeot Frères, fils du célébre homme de lettres Oscar Comettant. La cathédrale de Nancy pleine à craquer, acceuillait de prestigieux artistes, dont Charles Gounod, qui fit interpréter son célèbre Avé Maria et son beau cantique : «  Le ciel a visité la terre ».
Jeanne Amélie Mangeot (1859-1942)
Toutes ces informations proviennent d'un très beau site canadien réalisé par un descendant de la famille Comettant et qui publie la vie d'Oscar Comettant écrit par son fils Lucien. C'est passionnant et très documenté, on y apprend la rencontre de Lucien avec son épouse à Nancy, leur mariage et leur vie au Canada : http://www.comettant.com/photographies/lucien-comettant-et-famille/

Oscar Comettant (1819-1898)
Charles Gounod (1818-1893) était témoin à ce mariage.
Charles Gounod (1818-1893)
Si vous voulez revoir notre article sur l'histoire de la Maison Mangeot à Nancy, cliquer sur ce lien :
http://facteursetmarchandsdemusique.blogspot.fr/2010/01/mangeot-nancy-facteurs-de-pianos-1830.html
Jean Marc STUSSI, spécialiste des facteurs de pianos de Nancy, nous signale cette photo du deuxième frère : Edouard MANGEOT. (BNF)
Si vous voulez en savoir plus sur tous les facteurs de pianos de Nancy, nous vous conseillons l'article de Jean Marc Stussi :
Article sur les facteurs de pianos de Nancy.
Autre nouveauté, la découverte d'un instrument signé de Joseph MIRAUCOURT ( 1694-1757) à Verdun (Information de notre ami Richard Charbit).
Jusqu'à présent on ne connaissait aucun instrument de ce luthier, et dans certains ouvrages on doutait de sa profession.
Voici donc cette jolie vielle à colonnettes......Elle est bien signée de " Joseph Miraucourt à Verdun 1744", et peut donc être attribuée, au père... car le fils, Joseph Miraucourt junior, qui sera lui aussi luthier, est né en 1729 et avait 15 ans à la date de fabrication de cette vielle.
Marque de Joseph Miraucourt à Verdun.


Pour en savoir plus sur Joseph Miraucourt : http://facteursetmarchandsdemusique.blogspot.fr/2012_05_01_archive.html


A la suite de notre article sur le Csakan, Richard CHARBIT, vous présente chez "Orphée" ce très beau csakan en ivoire.

http://rp-archivesmusiquefacteurs.blogspot.fr/search/label/Csakan


"Csakan en ivoire du facteur Viennois Melchior Harrach.Outre la signature du facteur gravé sur une plaque d'argent, un médaillon d'argent porte  en Français la mention :" pour Robert Richter 1834 in Wien ".Ce Csakan est typique dans sa fabrication des instruments de cette période. Possédant un pavillon vissé type Hautbois.Le tenon de la tête a été refait, et deux bagues ciselées en argent sont absentes.Tonalité en la b ou en fa, difficile de le déterminer étant donné l'état musical de cette flûte.La clé ciselée elle aussi est caractéristique de cette école. Il n'existe pas à ma connaissance et à la connaissance d'un professionnel  éclairé de csakan en ivoire.Seul un richissime amateur Viennois a pu en faire commande".


Le site de Richard : http://www.orpheemusic.com/

vendredi 30 septembre 2011

Quelques anecdotes sur des facteurs d'instruments de musique.

Lorsque nous travaillons sur les facteurs d'instruments et à travers les archives, il nous arrive de trouver des détails qui permettent de mieux connaître la personnalité de ces facteurs et donc d'essayer de cerner leurs personnalités. Nous discutons assez régulièrement avec mon ami J. D. T. collectionneur de clarinettes anciennes et restaurateur amateur d'instruments, sur la finalité d'une collection. Son but est de redonner une vie à des instruments anciens ; personnellement je vois plus la finalité d'une collection comme le témoignage (avec des instruments restaurés) du travail d'un facteur et de sa passion.
Quand pensez-vous ? Participez à notre sondage sur le but d'une collection d'instruments de musique.
  1. Première anecdote, elle concerne Jean LEROUX aîné (1795-1864), facteur d'instruments de musique à vent, qui après avoir travaillé avec son frère Hyppolite LEROUX à La Couture, s'était installé à la demande de A. H. FERRY à Mirecourt de 1835 à 1845 et s'était ensuite installé à Paris.
Marque de Jean LEROUX- La Couture, Mirecourt, Paris.
Lors du décès de Marie Madeleine LOREE, son épouse le 23 mars 1863, Jean LEROUX l'aîné et Frédéric LEROUX, le fils......la signature du père sur l'acte est un peu différente ?.........et oui il y a ajouté une flûte....un corps de clarinette?.....Curieuse attitude dans un moment tragique?......ou était il déjà ailleurs.....puisqu'il décédera l'année suivante, à 64 ans à l'Hôtel Dieu, le 24 juillet 1864.

Si vous voulez en savoir plus sur cette famille de facteurs : http://facteursetmarchandsdemusique.blogspot.com/2010_02_01_archive.html

Remarque d'un "lecteur compétent"....et "casse ma petite histoire poétique" :
" la signature avec une marque ressemblant à une flûte ou une clarinette, bah ....... ce n'est pas un instrument ! C'est une marque que l'on trouve chez beaucoup de notables de la première moitié du 19e siècle. Ce n'est pas systématiquement une marque concernant des francs-maçons (certains le sont, d'autres non) mais plutôt une substitution du grand paraphe final des signatures des 17e et  18e (les SSS en fin de signature signifiant "subscripsi" = j'ai signé, les 3 points remplaçant les 3 S). D'ailleurs, on trouve ces deux barres avec parfois aussi 4 voire 5 points ... Une mode pour marquer son appartenance à une classe de lettrés ? Ce sujet a déjà été évoqué dans plusieurs publications généalogiques"....
 Et oui...c'est l'avantage d'un blog, on peut corriger tout de suite....Merci à notre lecteur....Mais Jean LEROUX, m'est déjà moins sympa...

La seconde concerne Sébastien ERARD, célèbre facteur de pianos né à Strasbourg le 5 avril 1752.
 
Au décès de celui ci en 1831, dans l'inventaire on trouve : " dans la cave 110 demi-bouteilles de vin de grenache, 240 du même. 240 de vin de Bordeaux rouge ordinaire, 102 de vin muscat rouge tournant à l'aigre. 30 bouteilles de vin blanc de Pouilly, 240 de vin de grenache, 60 de vin vieux de Bourgogne passé, 36 de vin muscat rouge tournant à l'aigre. 250 de vin rouge de Porto, 30 de vin blanc de Frontignan. 204 de vin rouge ordinaire Bourgogne, 155 de vin blanc du Rhône, 30 de vin rouge du Roussillon....etc......"
Sébastien Erard (1752-1831)
 Dans une lettre du 8 juin 1791 à M. PARIN, professeur de musique à Dijon, Sébastien ERARD après lui avoir mentionné le prix de ses pianos....lui demande une faveur : " Comme vous avez toute la confiance en moi pour le choix des pianos, j'ai celle en vous pour le choix du vin que vous me proposez. Envoyé moi du bon, cependant qu'il ne soit pas de la première qualité , attendu je crois qu'il est trop cher ; je ne doute pas que vous me servirez en ami ". 
Alors ? Sébastien ERARD échangeait il des pianos contre du vin....

La troisième concerne Joseph DOBNER (1732-1822) marchand d'instruments de musique à vent à Strasbourg. Sans doute marchand mercier à Strasbourg avant 1795, il s'associe au facteur suisse Georg Caspar FELKLIN (1773 - 1842), lors de son passage à Strasbourg de 1795 à 1805, d'ou la marque  " Dobner et Felklin à Strasbourg", puis après son remariage il vend les instruments de musique de différents facteurs jusqu'à sa mort en 1822, sa veuve Marie Thérése DOBNER (1769 - 1849) continue l'activité avec un ouvrier facteur Jean David REINHARD, sous la marque "Dobner et Consort".

Marque DOBNER et CONSORT (1810-1845)
Marque DOBNER et FELKLIN (1795 - 1805)
Si vous voulez en savoir plus sur cette Maison : http://facteursetmarchandsdemusique.blogspot.com/2011/03/une-association-franco-suisse.html

Et l'anecdote ? Lors du décès de sa première épouse Marie Anne DESFONTAINES (1732 - 1793), Jos. DOBNER à préciser à l'employé municipal le lieu de naissance de sa femme : "Charville prés de Nancy" et ce dernier à retranscrit tel qu'on lui disait ce qui nous permet d'"entendre" l'accent alsacien de Jos. DOBNER;
Car la ville prés de Nancy est .....Jarville.

Extrait de l'acte de décès.

mardi 13 septembre 2011

Le piano à double claviers des frères MANGEOT en vedette dans " La boite à musique " de Jean François ZYGEL.

Les frères MANGEOT célèbres facteurs de pianos de Nancy, ont eu les honneurs de l'émission de télévision, " La boite à musique " de Jean François ZYGEL, qui a fait une démonstration très intéressante du piano à double claviers renversés, qui avait obtenu la médaille d'or à l'exposition universelle de Paris en 1878.
Si vous savez comment se procurer cet extrait, merci de me l'expliquer. Pour en savoir plus sur ces facteurs, reportez vous à notre article communiqué dans ce blog :
http://facteursetmarchandsdemusique.blogspot.com/2010/01/mangeot-nancy-facteurs-de-pianos-1830.html

Nous avons trouvé sur youtube, cette démonstration d'un grand piano Mangeot-Steinway:
http://www.youtube.com/watch?v=BUq3KzSa3ZQ




lundi 16 mai 2011

Louis Georges WARNECK (1784-1848) de Nancy inventeur de la guitare-basson.

Dans notre article sur les MANGEOT, facteurs de pianos à Nancy, nous évoquions cette particularité de la capitale lorraine d'avoir eux au XIX° siècle, deux grandes manufactures de pianos : MANGEOT et STAUB. L'une, les MANGEOT d'origine lorraine, l'autre d'origine germanique, STAUB qui attirera à Nancy un grand nombre d'ébénistes, de menuisiers, de facteurs d'instruments, d'origine allemande qui donneront à Nancy ce dynamisme dans la facture de pianos.http://facteursetmarchandsdemusique.blogspot.com/2010_01_01_archive.html
C'est Joseph STEZLE (1767-1836) et Louis Georges WARNECK, qui sont à l'origine de l'implantation de la facture de pianos à Nancy.
Nous vous proposons aujourd'hui d'évoquer : Louis Georges WARNECK (ou WÄRNECKE) est né le 14 juin 1784 à Lüneburg en Hanovre. Il était le fils de Jean Georges Warneck. Il arriva à Nancy en 1808 et dès le 22 mai 1809, il épousa Marguerite MORIS (1787-1814) née à Luxembourg. Ses témoins était Joseph STEZLE, facteur d'orgue et de pianos, et également luthier, organiste à Saint Sébastien depuis 1803, chez qui G.L. WARNECK travaillait et Jean HENRION (26 ans) facteur de Forté piano. (peut être de la famille de H. HENRION de Grosbliederstroff en Moselle, dont on connaît un piano).
Cette union est de courte durée car Marguerite MORIS décéde le 15 mars 1814 à Nancy. Joseph STELZE est de nouveau témoin. G.L. WARNECK épouse le 12 avril 1815 Barbe FLORENTIN de Rosiéres aux Salines. Ils auront six enfants : Nicolas WARNECK né le 13 mars 1815 et qui sera pianiste et professeur de musique, François Eugéne WARNECK né le 15 mars 1818, qui sera aussi professeur et qui travaillera pour la manufacture "STAUB-WARNECK", François Alexandre WARNECK né le 18 janvier 1820, qui sera associé à son père jusqu'à la mort de ce dernier ("WARNECK père et fils, marchand de pianos, 49 place de la Carrière), et qui sera également musicien, Hortence Anne Eugénie WARNECK, née le 19 juillet 1824 et qui épousera le 10 mars 1845 Jean Joseph STAUB (1813-1891), facteur de pianos qui travaillait avec G.L. WARNECK. C'est lui qui développera la manufacture STAUB tout au long du XIX° siècle.

Viennent ensuite, Anne WARNECK (1827-1835) décédée à l'âge de 8 ans et François Gabriel WARNECK né le 25 juin 1830 et qui aura un rôle actif dans la manufacture.

Marque d'une guitare. (Dictionnaire des luthiers : Vannes)Le 24 février 1826, Louis Georges WARNECK obtient un brevet d'invention de 5 ans, pour une guitare-basson.".....pour imiter sur la guitare les effets du basson, même avec plus de naturel que sur aucun autre instrument, on adapte à la guitare ordinaire trois clefs prés du chevalet ; ces clefs pouvant se toucher sans aucune gêne avec le petit doigt qui se trouve placé sur cet endroit de la table, leur jeu en est rendu bien facile dès les premiers exercices.



Description et schéma du brevet de la guitare basson de 1826. (Source INPI)

Pour obtenir l'effet du tambourin sur la guitare-basson, à l'instant où les quatre doigts pincent les cordes, le petit doigt presse en mesure la clef 1 du tambourin, et l'on entend le son avec timbre produit par un mécanisme placé dans l'intérieur de l'instrument. Si l'on veut imiter le piano, on presse avec le même petit doigt la clef 2 qui fait glisser tout prés des cordes les petits boutons 4 garnis de buffle ; alors on entend des sons doux, harmonieux et réglés.
En prenant, avec le même petit doigt, la troisième clef 3, on fait soulever et rapprocher des quatre cordes de basse la petite console mobile 5, et on entend les sons du basson, qui sont parfaitement rendus, sans aucun embarras pour l'exécutant".En 1827 il obtient une médaille d'honneur à l'exposition nationale de Paris et expose 2 violons, un violoncelle et un alto. A l'exposition nationale de Paris de 1834, il expose des basses et des violons.
A partir de 1845, il est associé à son fils, François Alexandre WARNECK (1820-1887), qui a terminé son apprentissage à Besançon et qui c'est marié :" WARNECK père et fils, marchand de pianos, 49 place de la Carrière à Nancy". Ils seront associés, jusqu'au décés de Georges Louis WARNECK qui interviendra le 10 mars 1845.
A partir de cette date la société devient " STAUB-WARNECK" dirigée par Jean Joseph STAUB, associé aux enfants WARNECK, en particulier François Gabriel WARNECK. Mais ceci est une autre histoire.
Source : * Dictionnaire des Luthiers de Vannes. *I.N.PI, rue de Saint Pétersburg à Paris. *Archives Municipales de Nancy. * Archives départementales de Meurthe et Moselle.

Si vous souhaitez plus de détails sur la facture de pianos à Nancy, nous vous conseillons l'article de Jean-Marc STUSSI :

http://www.musimem.com/nancy_facteurs.htm